Etienne Bolo • arts visuels

Etienne Bolo • arts visuels

Le ronron est ambiant.
Des sirènes assourdissantes fusent.

Le silence, c’est absurde. L’idée ne fait pas sens, le concept est fallacieux.

Le silence signifie toujours bruits sourds ou sons ambiants, nappes ou soupirs. Le silence est au mieux un contraste, un creux. Par ailleurs il démontre l’acuité des focalisations, des sensibilités.

Une nappe de silence me fait penser à un courant d’air sur la peau nue. Et c’est pareil non !? Même vêtu, il y a toujours une zone nue, et cette zone nue accuse toujours les effets d’un mouvement, d’un souffle, son propre vent; même « sans-contact », même lorsque l’on brasse de l’air. Le contact n’est que.

Le silence, le « sans-contact », sont des idées de laboratoires, des trucs qui flottent; comme la neutralité, l’objectivité.

« Une ville est par dessus tout un champs de significations ». * 

« Peace is not the absence of war. It is the absence of the rumors of war and the threats of war and the preparation for war. Peace is not the absence of war. It is the time when we will all bring ourselves closer to each other, closer to building a structure that is unique within ourselves, because we have finally come to peace within ourselves. »

Gil Scott-Heron – Work for peace

Photographies | Texte | Édition

// APERÇU
// Objet éditorial en cours de fabrication
• Printemps 2024

« Peace is not the absence of war. It is the absence of the rumors of war and the threats of war and the preparation for war. Peace is not the absence of war. It is the time when we will all bring ourselves closer to each other, closer to building a structure that is unique within ourselves, because we have finally come to peace within ourselves. »

Gil Scott-Heron – Work for peace

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// APERÇU
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• Printemps 2024

Construire.
Démolir.
Construire, démolir. Construire démolir.
Construirdémolir.

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// APERÇU
// Objet éditorial à venir
• Courant 2024 •

Construire.
Démolir.
Construire, démolir. Construire démolir.
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// Objet éditorial à venir
• Courant 2024 •

Paris, 1er décembre 2018, boulevard Beaumarchais.
Le mouvement des gilets jaunes passe à l’acte III.
De la place de la Bastille à la place de la République,
le boulevard Beaumarchais, le boulevard des Filles-du-Calvaire et le boulevard du Temple, cumulent 1,6 kms.
Ce 1ier décembre, ces 1,6 kms sont barricadés derrière des planches de bois.
Uniforme, unanime!

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• Printemps 2024

Paris, 1er décembre 2018, boulevard Beaumarchais.
Le mouvement des gilets jaunes passe à l’acte III.
De la place de la Bastille à la place de la République,
le boulevard Beaumarchais, le boulevard des Filles-du-Calvaire et le boulevard du Temple, cumulent 1,6 kms.
Ce 1ier décembre, ces 1,6 kms sont barricadés derrière des planches de bois.
Uniforme, unanime!

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• Printemps 2024

Plus jeune, avec un pote, on marchait souvent dans notre ville. Sans but. L’errance était faite de discussions, d’explorations. Certains se baladent. Nous, nous faisions corps avec notre environnement bitumé. La ville, nous la connaissions comme notre poche. Tout nous était familier. Partout, on était chez nous…

Photographies | Texte | Édition

Livret format demi-letter (13,65 x 20,3cm)
30 pages (papier 75gr)
Impression laser
Noir et blanc
• 2019

Plus jeune, avec un pote, on marchait souvent dans notre ville. Sans but. L’errance était faite de discussions, d’explorations. Certains se baladent. Nous, nous faisions corps avec notre environnement bitumé. La ville, nous la connaissions comme notre poche. Tout nous était familier. Partout, on était chez nous…

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Livret format demi-letter (13,65 x 20,3cm)
30 pages (papier 75gr)
Impression laser
Noir et blanc
• 2019

(la mise en page de ce qui suit est optimisée pour une navigation sur un ordinateur)

Un jour, ce pote me dit avoir découvert une rue à l’américaine. On s’y rend direct :
les maisons sont assez grandes, gardées par des parcelles de gazon bien vert. Les brins d’herbes sont tous de la même taille. Nous observons cela de loin, mains sur des barreaux. Car au seuil de cet Éden, ce qui lui vaut l’accent ricain, il y a un gros portail enserré dans des petits piliers. Ce fer est forgé pour nous dire « Vous n’entrez pas, vous êtes chez nous, dans notre rue ! ».
C’est propre. Ce truc est hallucinant. Aujourd’hui, je connais le nom de ce truc : gated community. Gated, ici, signifie fermé.
Vingt ans plus tard, je marche dans une autre ville, pour un vagabondage plus professionnel, appareil photo en main. Ainsi, je m’approprie une des mes nouvelles villes, mon nouvel espace. J’arpente, observe, longe, traverse, sens, bifurque,



paf !!

Je me cogne contre une barrière. Cette barrière ferme la rue, filtre les personnes autorisées. 
Je ne comprends pas : fermer une rue ? Cela me surprend assez pour me mettre à shooter. L’Éden de mon adolescence me revient très vite en mémoire.

J’aurais innocemment continué mon chemin si n’avait surgit dans ma tête :

La liberté des uns, des unes, s’arrête, 
là ou commence celle des autres.

Je n’ai jamais compris cette phrase. Je n’en ai jamais cerné la pertinence, mon intuition n’a pas de souffle. Je ne sais pas quoi répondre, sinon, blasé : Ouais, si tu veux… Un aspect un tant soit peu autoritaire m’en éloigne et une relative complexité de premier abord, ne m’aident pas à m’en figurer le sens. Qu’elle surgisse ici, comme une onde de ce coup de barrière dans le bide, m’incite à faire le rapprochement. Cette rue est privée. Il y en a un tas dans la ville. Mais un certain nombre est privé et fermé. La rue est mon environnement direct de citadin, j’ai du mal à comprendre. Au delà de ce filtre résidentiel, une barrière est un symbole. Un symbole de l’interdiction, du contrôle… de la fermeture. Face à elle, on sait quoi faire.

L’instrument est bien choisi.


Je pourrais alors, passer mon chemin. Si je décide d’y prêter attention, c’est parce que sans me concerner, cela m’atteint. Je shoote, pars en quête de nouvelles rues fermées et malgré moi cette réflexion s’articule comme un des rouages de ma marche.


Pourquoi me prendre la tête ? La barrière a stoppé ma liberté de circulation, là où commençait la liberté des propriétaires de voies privées à l’installer. C’est la liberté.


Ok !
 Mais non.

Cette phrase n’est jamais proposé comme une définition, une vision, parmi d’autres. Je l’ai toujours entendue avec l’aplomb de l’assertion.
 Me prendre une barrière dans le bide a quelque chose de cet aplomb. Je fais son rapprochement à la phrase car j’y trouve sa représentation. L’image d’une interprétation comprise et à laquelle j’adhère.

Chacun, chacune a sa définition de la liberté. Chacun et chacune voient “midi à sa porte”; et ma liberté n’est plus la liberté des autres. Couac.


Ma quête, en de longues heures de marche, me permet de formuler un sens à l’assertion. Ce faisant, il m’apparait s’être niché une méprise, pas si anodine.

Ouais ! Ce n’est pas de liberté dont il s’agit.

Cette assertion prétend se soucier du collectif, alors qu’elle édifie des cloisons pour permettre de « légiférer » l’égoïsme en forteresse et le naturaliser.

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Son but, avant tout, est de définir une cloison. Et rien ne laisse imaginer sa porosité. Je ne définirais pas la liberté par la cloison, mais peu importe, ce n’est pas de liberté dont il s’agit ici.

L’assertion sous-entendrait la bienveillance envers autrui ? Non plus. Elle évite tout contact.

Ce n’est donc pas la liberté qu’elle définit, seulement notre rapport à l’autre. Et ce n’est pas de liberté dont il s’agit, car prêter attention à l’autre n’est pas affaire d’oppression.

L’assertion nous apprend, non sans paternalisme, que la liberté a son lot de contraintes. Peut-être, mais prêter attention à l’autre n’est pas une contrainte.
 Pour avoir une contrainte, il faut un état identique, sans la contrainte. Elle nomme une condition qui existe avec et sans.
Or, une société d’une seule personne n’existe pas. L’autre ne peut pas être une contrainte.
« L’autre et moi » sommes les constituants, le minimum de la définition.

L’assertion trace un périmètre comme limite de nos libertés. Comme une longe, attachée à un piquet, dont la dimension permettrait à nos actions de ne jamais empiéter la circonférence voisine. Une taille de laisse bien calculée; des clébards dans un chenil, en somme.

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Le coeur de l’assertion consiste en « on ne fait pas ce qu’on veut ». Encore une fois, ceci n’est pas de l’oppression. 
« Faire ce qu’on veut » n’est pas une histoire de liberté. « Faire ce qu’on veut » serait nier l’autre. « Faire ce qu’on veut » c’est refuser la société, le et les groupes. Ce n’est donc pas une question de liberté, mais, pour son rapport à l’autre, un point essentiel de nos vies sociales. La différence est grande.

L’auteur de cette assertion, mais d’abord ses adeptes, révèlent surtout une chose : leur vision de l’autre au sein de la société comme un étranger, une étrangère à qui on ne veut pas avoir affaire.

La barrière revient ici et ponctue le débat par la suspicion. Elle évince l’inconnu, évite la pensée face à l’inconnu. L’assertion définit des êtres autosuffisants. Elle se méprend de vouloir définir le champs de nos gestes épanouis comme un milieu sous-vide.

Comment la cloison peut-elle définir la relation d’êtres sociaux ?

C’est plus que laisser un silence au bonjour de ma voisine. C’est bien au delà de lui refuser un sourire aimable. C’est refuser même le regard. C’est le refus entier.

Toutefois, l’installation d’une barrière réduit drastiquement la circulation. Le calme en plein centre ville ! Séduisant.

Avoir sa place où garer sa voiture quand on veut, et surtout au retour du travail ! Séduisant.

La limitation concrète façonne un nid, cocoonant habitants et habitantes de ces rues fermées au sein d’un mini village. Convivial ! Séduisant.

Voler une voiture dans un espace clos ? Compliqué. Séduisant.

Ce confort quotidien, lui, ne me concerne pas. Alors ces arguments sont imparables. Au sein de ces voies privées, les propriétaires avec des réserves sur la mise en place d’une barrière sont, malgré tout, convaincus.es par ces conforts. Alors l’inertie consent. C’est calme, la place est libre, c’est convivial. C’est idéal !

Néanmoins est-ce efficace ? Là n’est plus la question. La présence de ce barrage rassure.

Être rassuré est essentiel aujourd’hui. Primordial !

En fait, secondaire. Le réflexe premier pour nos habitations et objets, c’est l’assurance. Mais, éventuellement instrumentalisé dans le contrat de ces dernières, nous nous procurons les équipements d’une « rassurance ». En somme nous armurons nos éventuelles peurs. Ici des barrières, là des caméras, des digicodes, des palissades, un millefeuille de portes… l’arsenal douanier dans nos propres poches.
… recroquevillé.e, effarouché.e, inhibé.e. Attention, chien méchant !

Ok.
 Si vous voulez.

L’étranger et l’inconnu sont un amalgame de contrainte et menace. Serrons nos liens qui nous attachent à l’anxiété et l’angoisse, par ce besoin impérieux d’extérioriser sa crainte, confondant l’intime et le sociétal. Demain, nous éduquerons peut-être nos enfants en leur interdisant de parler aux inconnus.es ? Les clôtures nous en préviennent, nous en facilitent la pédagogie.

La prophétie s’autoréalise. Le danger n’est plus. Ainsi évacuée dans l’urbanisme, la peur n’est plus non plus et nous serons même au delà de la liberté puisque l’autre ne sera plus notre souci.

Le nirvana.

Ok.
Si vous voulez.
Mais non.

C’est une chose de délimiter, s’en est une autre de dresser les frontières et de contrôler les accès. Ainsi le calme urbain comme non-mélodie pour la scansion des chantres et autres prosélytes de la méfiance ? Et seules nos bulles fortifiées constituent notre environnement, confisqué par une bienséance… un peu bizarre.

Les bulles fortifiées des uns ou des unes s’arrêtent donc là ou commencent les bulles fortifiées des autres.

C’est ce que me crache à la gueule cette barrière, car elle se ferme à moi avant même que je l’aborde; parce qu’elle est un symbole, parce qu’elle est un langage, parce qu’elle est une violence.

Heureusement, il n’y a aucune finalité dans tout cela. On peut enlever la barrière, être un pourfendeur de l’assertion.
Le cours des choses changerait-il pour autant ? Le symbole de la fermeture n’est-il pas aussi un symptôme ? Comment dessiner l’horizon derrière les stigmates du repli ?

… je commence à refaire le monde.

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Alors je m’arrête là. Je continue ma route, alerte, et photographie.

En guise de conclusion, aucune assertion inverse. Seulement quelques photos et traits de brouillon d’une philosophie faite de bric et de broc.
Cependant, dans mes esquisses naïves, aucun des matériaux de mes cités radieuses ne pourra se passer de l’altérité. Et mes voisins me prendront pour un fou ? Ouais, je veux bien.

“Je ne demande rien d’autre à la vie que des gens qui me rendent un peu plus vaste »

Un géant est tel, qu’il dépasse l’entendement. Les géants sont hors de notre mesure, c’est pourquoi ils sont les sujets de récits mythologiques.

Lorsqu’on en croise un, on est contraint de plier notre cou. D’ailleurs, on ne préserve sa nuque d’un torticolis qu’à la condition d’abandonner la tentative consistant à trouver ses yeux, croiser son regard, admettre sa part humaine, sa vulnérabilité. Les géants sont les sujets de récits mythologiques ! Ceci explique cela.

Leurs récits, leur évidence nous habite, nous enveloppe; les géants forment forêt. Ils sont notre habitat. Et l’on vit dans leur foulée, non loin du chewing-gum collé à leurs semelles, non loin du cailloux dans leurs chaussures.

Les centres d’affaires et leur gratte-ciels, drapés de murs-rideau, m’évoquent un palais des glaces, un labyrinthe de miroirs. Ces façades vitrées, composées de milliers de carrés tels des pixels, m’évoquent plus exactement des écrans. Ceux-là mêmes omniprésents dans nos vies. Ces gratte-ciels, que je nomme « géants », sont la plupart du temps le siège de banques ou de multinationales. Que donnent à voir ces images gigantesques que les géants diffusent, si ce n’est un de leurs semblables ou le ciel usurpé ?
J’ai comme l’intuition qu’il y a une illusion comique dans l’affaire, que faire architecture de son image et se nommer « centre » traduit une relation au monde, pour dépasser l’architecture et faire monde de son image.

Photographies
• 2023

Les centres d’affaires et leur gratte-ciels, drapés de murs-rideau, m’évoquent un palais des glaces, un labyrinthe de miroirs. Ces façades vitrées, composées de milliers de carrés tels des pixels, m’évoquent plus exactement des écrans. Ceux-là mêmes omniprésents dans nos vies. Ces gratte-ciels, que je nomme « géants », sont la plupart du temps le siège de banques ou de multinationales. Que donnent à voir ces images gigantesques que les géants diffusent, si ce n’est un de leurs semblables ou le ciel usurpé ?
J’ai comme l’intuition qu’il y a une illusion comique dans l’affaire, que faire architecture de son image et se nommer « centre » traduit une relation au monde, pour dépasser l’architecture et faire monde de son image.

Photographies

• 2023

À la terrasse d’un bistrot, les clientes et clients habituées boivent leur café en lisant le journal. On entend le son du papier croustiller la lecture, dans leurs mains, lorsqu’ils et elles tournent les pages, lorsque leur concentration est mise à l’épreuve d’un courant d’air, lorsqu’ils et elles réajustent leur assise après avoir toussé le poison largué par le passage d’une bagnole devant leur nez. C’est le goût de l’expresso, de la routine, des nouvelles; c’est une saveur du paysage urbain. Le numérique aidant, le sucré de ce croustillant a disparu. Comme Yas, mon ami Yas.

Photographies | Texte | Édition

Journal format broadsheet (33,2 x 47,5cm)
4 pages (papier 60gr)
Impression jet d’encre
Couleurs
50 exemplaires
• 2023

Accès au texte du journal

À la terrasse d’un bistrot, les clientes et clients habituées boivent leur café en lisant le journal. On entend le son du papier croustiller la lecture, dans leurs mains, lorsqu’ils et elles tournent les pages, lorsque leur concentration est mise à l’épreuve d’un courant d’air, lorsqu’ils et elles réajustent leur assise après avoir toussé le poison largué par le passage d’une bagnole devant leur nez. C’est le goût de l’expresso, de la routine, des nouvelles; c’est une saveur du paysage urbain. Le numérique aidant, le sucré de ce croustillant a disparu. Comme Yas, mon ami Yas.

Photographies | Texte | Édition

Journal format broadsheet (33,2 x 47,5cm)
4 pages (papier 60gr)
Impression jet d’encre
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• 2023

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Pour marcher sans heurt, il est conseillé de regarder devant soi. La verticalité de nos centres d’affaires, cœur économique, impose un point de vue contraire : le menton en l’air, la nuque plié, les yeux plissés, le ciel éblouissant. Un temps d’arrêt est nécessaire. Je fais cette pause et depuis cette disposition, de mon regard, de mon corps porté à l’attention, le ciel et les tours tendent à se confondre. Les vitres sont miroitantes, aucune percée aux murs-rideaux; et les lignes en fuites s’approprient la nappe bleu : le ciel est usurpé, où-suis-je ?

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// APERÇU
// Recherche en cours
• 2024

Pour marcher sans heurt, il est conseillé de regarder devant soi. La verticalité de nos centres d’affaires, cœur économique, impose un point de vue contraire : le menton en l’air, la nuque plié, les yeux plissés, le ciel éblouissant. Un temps d’arrêt est nécessaire. Je fais cette pause et depuis cette disposition, de mon regard, de mon corps porté à l’attention, le ciel et les tours tendent à se confondre. Les vitres sont miroitantes, aucune percée aux murs-rideaux; et les lignes en fuites s’approprient la nappe bleu : le ciel est usurpé, où-suis-je ?

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• 2024

Ou la cosmogonie du chewing-gum.

Photographies | Texte | Édition

// APERÇU
// Objet éditorial à venir
• Courant 2024 •

Ou la cosmogonie du chewing-gum.

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// Objet éditorial à venir
• Courant 2024 •

Et ceux qui peuplent nos lieux cachent leurs yeux. Chaussés de lunettes aux reflets impassibles, aucune percée vers leur humanité. Ils séduisent puis ils s’en vont. Matériels et traces, là et absents, les géants ont de la mythologie ce qu’ils ont de fantômes, d’incommensurable et de pressant, d’humiliant et d’infroissable.
Et l’on compose avec ces restes.

Anxieux à l’idée d’écorner la légende, anxieux à l’idée de léser le majestueux.
Anxieux à l’idée de laisser croitre le soupçon logé dans mon ventre, inervé jusqu’à la surface de ma peau; anxieux dis-je
de laisser le soupçon se muter en tangible moiteur au creux de mes paumes; anxieux dis-je d’éveiller un mouvement conduisant à situer mon regard ailleurs, depuis lequel endroit l’impensable, mieux dirais-je, le redouté, advienne. Car je le sens, il serait difficile alors de réprimer, de s’interdire un nouveau mot. LE mot; l’idée nouvelle, la torpeur; la lumière mais l’obscur. Le chemin mais tout compte fait la fin du monde. Le soupçon pourrait grandir. Et l’on requalifierait les géants de monstres. Mais non ! Je ne veux pas y penser.

Photographies
• 2023

Et ceux qui peuplent nos lieux cachent leurs yeux. Chaussés de lunettes aux reflets impassibles, aucune percée vers leur humanité. Ils séduisent puis ils s’en vont. Matériels et traces, là et absents, les géants ont de la mythologie ce qu’ils ont de fantômes, d’incommensurable et de pressant, d’humiliant et d’infroissable.
Et l’on compose avec ces restes.

Anxieux à l’idée d’écorner la légende, anxieux à l’idée de léser le majestueux.
Anxieux à l’idée de laisser croitre le soupçon logé dans mon ventre, inervé jusqu’à la surface de ma peau; anxieux dis-je
de laisser le soupçon se muter en tangible moiteur au creux de mes paumes; anxieux dis-je d’éveiller un mouvement conduisant à situer mon regard ailleurs, depuis lequel endroit l’impensable, mieux dirais-je, le redouté, advienne. Car je le sens, il serait difficile alors de réprimer, de s’interdire un nouveau mot. LE mot; l’idée nouvelle, la torpeur; la lumière mais l’obscur. Le chemin mais tout compte fait la fin du monde. Le soupçon pourrait grandir. Et l’on requalifierait les géants de monstres. Mais non ! Je ne veux pas y penser.

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• 2023

L’arbre, c’est leur cœur même.

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• 2020

L’arbre, c’est leur cœur même.

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• 2020

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Je ne suis pas sur les réseaux

* Manuel Delgado, L’espace public comme idéologie, Éditions CMDE, 2016

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