Être rassuré est essentiel aujourd’hui. Primordial.
En fait, secondaire. Le réflexe premier pour nos habitations et objets, c’est l’assurance. Mais, éventuellement instrumentalisé dans le contrat de ces dernières, nous nous procurons les équipements d’une « rassurance ». En somme nous armurons nos éventuelles peurs. Ici des barrières, là des caméras, des digicodes, des palissades, un millefeuille de portes… l’arsenal douanier dans nos propres poches.
… recroquevillé.e, effarouché.e, inhibé.e. Attention, chien méchant !
Ok.
Si vous voulez.
L’étranger et l’inconnu sont un amalgame de contrainte et menace. Serrons nos liens qui nous attachent à l’anxiété et l’angoisse, par ce besoin impérieux d’extérioriser sa crainte, confondant l’intime et le sociétal. Demain, nous éduquerons peut-être nos enfants en leur interdisant de parler aux inconnus.es ? Les clôtures nous en préviennent, nous en facilitent la pédagogie.
La prophétie s’autoréalise. Le danger n’est plus. Ainsi évacuée dans l’urbanisme, la peur n’est plus non plus et nous serons même au delà de la liberté puisque l’autre ne sera plus notre souci.
Le nirvana.